Le web3 est un nouveau terme permettant de désigner un web décentralisé qui s’appuie sur la blockchain. Concept flou, voire buzzword, pour ses détracteurs, il est, au contraire, l’avenir du web aux yeux de ses supporteurs. On fait le point sur ce concept : qu’est-ce que le web3, quelles sont ses caractéristiques et pourquoi est-il si critiqué.
Qu’est-ce que le Web 3 ?
C’est un internet décentralisé, fonctionnant grâce à des technologies blockchain et permettant un échange sécurisé de données entre utilisateurs, sans avoir à faire appel à des intermédiaires, souvent en situation de monopole (comme les Gafa par exemple).
Quelles sont les caractéristiques du web3 ?
Les caractéristiques et applications du web 3 sont nombreuses. Mais si l’on devait résumer, les principales sont : un web
- décentralisé,
- sécurisé,
- sans restriction,
- qui s’appuie sur la technologie blockchain.
On développe chaque de ces points ci-dessous 👇🏻.
Blockchain
Bien sûr, on ne peut parler du web 3.0 sans évoquer la blockchain, technologie sur laquelle il s’appuie. En résumé, la blockchain est une technologie de stockage et de transmission de l’information. Elle permet à ses utilisateurs de transmettre des informations sans organe central, sans intermédiaire.
Pour prendre un exemple concret, si je veux stocker une photo sur internet, cette photo sera découpée en plusieurs morceaux et stockées sur les serveurs des différents utilisateurs. Une chaîne de caractères cryptée permet ensuite de la reconstituer.
La blockchain est la technologie qui permet notamment le fonctionnement des NFT (non fungible token ou jetons non fongibles) et des cryptomonnaies (comme le Bitcoin et Ether/ETH).
Décentralisation
C’est le principe au cœur du fonctionnement en blockchain : les données sont divisées en blocs et hébergées sur les ordinateurs des utilisateurs. C’est donc l’inverse de l’internet actuel où la majorité des données des utilisateurs sont hébergées sur les serveurs des géants de la data que sont notamment les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) et leurs équivalents asiatiques, les BAITX (Baidu, Alibaba, Tencent, Xiaomi), mais également n’importe quelle société gérant d’importantes quantité de données : Dropbox, Microsoft, etc.
Sécurisation
L’avantage de la technologie blockchain, on vient de le voir, c’est que les données sont divisées et réparties sur les serveurs de nombreux utilisateurs. Ce fonctionnement a un impact positif sur la sécurité de ces données. Par exemple, un pirate souhaitant accéder à l’ensemble du bloc de données devra pénétrer l’ensemble des serveurs des utilisateurs. Ce qui rend la tâche ardue.
L’absence de restriction
Dans le web 2.0, les restrictions sont monnaie courante. Il peut s’agir de restrictions mises en place par le réseau lui-même. Le groupe Meta interdit par exemple sur ses réseaux (Facebook et Instagram) la publication de la nudité dans certains contextes. Il peut s’agir également de restrictions mises en place par les plateformes à la demande de certains États.
D’où vient le nom web3 ?
Web3 est l’abréviation de Web 3.0 qui est la nouvelle génération du web après les Web 1.0 et 2.0. Le terme a été inventé en 2014.
Web 1.0
Le web 1.0 est la première version d’internet, née pour le grand public à la fin des années 1980. Dans cette version du net, la donnée transite d’un serveur vers des utilisateurs. Le web était un réseau de pages statiques reliées entre elles par des hyperliens. Les internautes pouvaient seulement accéder à ces pages mais pas encore interagir avec.
Web 2.0
C’est le web 2.0 qui va le permettre. Il apparaît dans les années 2000. C’est un internet participatif : cela a commencé par les commentaires sur les sites, les blogs et les forums. Ces données, générées par les utilisateurs (UGC pour User Generated Content) sont enregistrées sur les serveurs.
Il s’est accéléré au début des années 2010 avec l’émergence de puissants réseaux sociaux comme Facebook, Linkedin ou Twitter ou médias sociaux comme YouTube. Le magazine Time, qui élit chaque année une “personnalité de l’année”, avait même en janvier 2007 élu “Vous” en personnalité phare, tant ce nouvel internet avait donné le pouvoir à chaque internaute.
Le web 3.0
Le terme web 3.0 ou web 3 a été inventé par Gavin Wood, le cofondateur de Ethereum, blockchain décentralisée et open source et 2e cryptomonnaie après le Bitcoin. Il est, selon lui, la solution pour briser les monopoles existants. “Le principal problème du web2 est qu’il donne un pouvoir sans précédent à des autorités qui n’ont pas à rendre de comptes. Nous vivons dans une société où les citoyens doivent faire confiance à des entreprises au fonctionnement opaque pour de nombreuses tâches simples du quotidien.”
Quelles sont les critiques à l’encontre de ce concept ?
Le web3 ne fait pas que des émules. Certains trouvent le concept flou, comme Bloomberg qui estime que ce web 3.0 appartiendrait (par les fonds investis dans les technos et outils du web3;0) à des fonds d’investissement.
Jack Dorsey, qui critique vivement le web 3, estime que, contrairement à ce que l’on pourrait penser, les utilisateurs du web 3 ne possèderont pas le web3. Car il s’appuie sur des technologies financées par des fonds. Selon lui, le web3 serait “la même entité [que le web 2.0, NDA] mais avec une nouvelle étiquette”.
Dernier point, mais non des moindres, le web3 n’est a priori pas respectueux du RGPD. Le règlement européen exige, par exemple, de connaître l’emplacement des serveur où sont stockées les données. C’est par définition impossible dans une logique de blockchain. De plus, le RGPD exige le droit à l’oubli tandis que la blockchain prône l’inverse : l’impossibilité de supprimer des données.
À suivre (sur le web 2.0 pour le moment)…