Raphaël est développeur web au sein de l’agence qu’il a cocréée, D2L2. Il nous livre ses conseils pour réussir son projet web, seul ou avec un prestataire.

Raphaël développeur web
Raphaël de Laroche, développeur web

Le site web est un élément clé d’une stratégie de marketing digital, comment bien choisir son prestataire pour le réussir ?

Si l’entrepreneur ou le chef de projet souhaite faire appel à un prestataire, mon premier conseil serait de s’adresser à un développeur expérimenté. Un prestataire ne doit pas seulement être bon techniquement. C’est une condition nécessaire, mais pas suffisante.

Il faut qu’il sache comprendre les besoins du client, non seulement ceux que le client exprime, mais également ceux que le client n’a pas exprimés spontanément. Il doit savoir poser les bonnes questions, et cela nécessite de l’expérience.

Un prestataire doit savoir poser les bonnes questions, et cela nécessite de l’expérience.

Le piège est de voir un exemple de site développé par un prestataire, de le trouver joli et fonctionnel et d’en conclure que le prestataire sera capable de créer un site joli et fonctionnel adapté à votre besoin. L’un n’implique pas forcément l’autre.

Le prestataire doit comprendre le projet du client… et le client en personne. Pour cela, il doit s’intéresser à toutes les parties prenantes : les besoins exprimés par le chef de projet marketing ou l’entrepreneur, mais également les futurs utilisateurs (clients, fournisseurs, employés, etc.). Sans vision claire de cet écosystème, un développeur ne peut créer un site satisfaisant. Notre agence a de nombreuses fois été sollicitée pour reprendre des sites réalisés par des agences qui n’avaient pas compris les objectifs et le contexte du site.

Les objectifs devraient toujours être énoncés par le client, reformulés par le prestataire, puis soigneusement rédigés dans un document complet, de façon à maintenir la cohésion entre les personnes et tout au long du projet. C’est d’après moi la clé pour réussir son projet.

Quels conseils donnerais-tu pour choisir un prestataire ?

Je trouve certaines ressemblances entre le métier de développeur web et celui d’architecte. C’est un métier qui implique de la technique, mais dont le produit s’adresse à des humains. Il faut remettre le site à sa place : ce n’est qu’un outil au service d’humains.

Il faut que le prestataire pose les bonnes questions, cherche à vous comprendre et à comprendre votre besoin. Le site web est au cœur de multiples axes : la façon de se faire connaître (par exemple le référencement naturel), l’image de marque, la façon dont les employés vont travailler sur le site. Il faut donc s’intéresser aux employés, qui ils sont et comment ils travaillent. Car le prestataire devra adapter la technologie à votre besoin et non l’inverse. Le client exprime son idéal et le prestataire va le cadrer.

Il faut également s’imaginer à long terme avec le prestataire. Vous aurez besoin de lui après le lancement du site, pour corriger d’éventuels dysfonctionnements, ajuster des fonctionnalités et à moyen terme en développer de nouvelles.

On a souvent envie d’un site idéal donc très coûteux, et le prestataire a intérêt à travailler sur des projets les plus gros possibles. Comment concilier cela avec la contrainte d’un budget limité ?

Tout chef de projet ou entrepreneur rêve du site idéal, donc coûteux. Il est souvent utile de diviser le projet en deux tranches. La première tranche est le projet avec les fonctionnalités indispensables, celles sans lesquelles le projet ne peut pas fonctionner. Le second contiendra les fonctionnalités qui apportent un plus, mais ne sont pas indispensables.

On peut alors présenter les deux tranches au prestataire et lui dire qu’on lui confiera la 2e lorsque le projet sera lancé. Le prestataire sera alors intéressé pour continuer une relation plus long terme avec le marketeur, pratiquer des tarifs probablement plus abordables, etc. Du point de vue du chef de projet, c’est une bonne manière de tester son projet puis de développer la 2e tranche avec une meilleure connaissance client, au lieu de partir à l’aveuglette.

Quel outil ou quelle technologie choisir lorsque l’on veut créer un site seul, sans prestataire ?

Il existe des plateformes qui permettent de démarrer rapidement un projet : des plateformes « no code » comme Wix, des plateformes « low code » comme WordPress. Ces plateformes peuvent être très intéressantes pour tester un marché, par exemple. Mais il ne faut pas perdre de vue qu’utiliser ces plateformes ne dispense pas du principal travail : bien comprendre les utilisateurs de son site.

Le risque avec ces plateformes, c’est d’aller trop vite. Si l’on oublie de rester centré de ses utilisateurs, sur ses objectifs, on a toutes les chances de se planter.

Mais leur avantage, c’est qu’elles permettent de concrétiser rapidement une idée, lorsque celle-ci est bien définie en amont. Aucune technologie n’est bonne dans l’absolu, le choix de la technologie doit toujours répondre à un besoin clairement identifié.

Par exemple, au-delà même de l’effet de mode actuel, une technologie comme React peut s’avérer très pratique pour une appli, ou pour un site dans lequel les interactions doivent être assez poussées et spécifiques. Un CMS comme WordPress, lui, trouvera entre autres son utilité pour un site ayant vocation à publier fréquemment des contenus, ou à être administré par plusieurs utilisateurs. Ces deux technologies peuvent d’ailleurs parfaitement être combinées. Le choix doit être fait en totale connaissance du business plan et des technologies du moment. Donc idéalement, il est le fruit des échanges entre les personnes en charge de ces deux aspects. Là aussi, on peut d’ailleurs souvent échelonner un projet : en « no code » pour commencer, puis avec des technologies plus personnalisables pour les versions ultérieures. Mais la clé d’un projet réussi reste toujours la bonne compréhension du projet par le prestataire.

Aucune technologie n’est bonne dans l’absolu, le choix de la technologie doit toujours répondre à un besoin clairement identifié.

Et si l’on veut coder son site sans CMS, quels sont les écueils à éviter ?

Le piège numéro un, si on code tout de A à Z, c’est de passer beaucoup de temps à développer des choses qui existent déjà. Cela donne un sentiment très frustrant de voir un projet s’enliser dans des développements inutiles ou évitables. Tout est possible dans le développement, alors ce sont vos objectifs qui doivent cadrer le développement, pas l’inverse.

logo Neplim agence web marketing et SEO
Arthur de Montmarin, consultant marketing digital et SEO
Arthur de Montmarin
Votre consultant SEO